VERGERS DU PUITS

Producteurs d’abricot
Anne et Yves Gelus

164A Rue Fontaine St Laurent
26260 Bren

Site : https://vergersdupuits

Référent : Denis clap-tarare@orange.fr
Fréquence : 1 fois par an, entre le 15 juin – fin juillet

Pour commander, c’était avant le 18 juin 2022 !
Pour en savoir plus, cliquez ICI

Variétés : Tomcot, Malice, Bergarouge, Orangred, Bergeron, Tardif de Tain.
Les fruits sont récoltés à maturité.

Aujourd’hui et demain…

French organic logo

A la fin des années 90 nous avons commencé à mesurer les limites de la révolution agricole de l’après guerre qui a généralisé la mécanisation, les engrais azotés de synthèse, les pesticides et la spécialisation des fermes mais aussi celle des espèces animales et variétés végétales.

Nous avons , comme d’autres, constater :

  • la crise environnementale : pollution des eaux, effondrement de la biodiversité, …
  • la crise sanitaire : cancers et maladies chez les agriculteurs mais aussi dans l’ensemble de la population
  • la baisse des prix des produits agricoles
  • la baisse de fertilité des terres liée à une baisse inexorable du taux de matière organique

A ceci , ce sont ajoutés des problèmes commerciaux : mise en concurrence des territoires, des pays, des continents…

C’est pour ces raisons qu’en 2008  nous avons décidé de changer radicalement l’orientation de notre ferme : l’agriculture biologique et les circuits courts étaient des réponses évidentes.

Nous avons réussi notre pari commercial grâce au changement opéré par de nombreux consommateurs et à notre réseau. Aujourd’hui, la totalité de nos fruits et leurs dérivés, sont vendus en circuit court:

  • vente à la ferme
  • groupements de consommateurs ( Ain, Rhône, Jura, Saône et Loire,…)
  • coopérative Alter Conso ( abonnement à des paniers hebdomadaires) à Lyon

Concernant la production, le résultat est plus mitigé, d’autant plus que nous sommes désormais rattrapés par les effets du réchauffement climatique. L’agriculture biologique n’a pas tout réglé !

C’est pour cette raison que nous devons maintenant penser notre ferme dans sa globalité, nous inspirer des principes de l’agroécologie et également veiller à son intégration dans son environnement naturel et humain.

Limiter les conséquences du réchauffement climatique et favoriser la biodiversité

Comment agir, à notre échelle, pour favoriser la biodiversité et limiter les effets du réchauffement climatique sur notre ferme ?

Ce que nous avons déjà fait :

  • Proscrire l’utilisation des herbicides et des engrais azotés de synthèse depuis 2009 : l’utilisation de ces derniers représente la moitié de la contribution de l’agriculture au réchauffement climatique.
  • Vendre la totalité de nos fruits en circuits courts et simplifier la récolte : pas de frigo, pas de calibrage et pas de livraison à l’autre bout de l’Europe. Moins d’énergie dépensée mais plus de goût !
  • Laisser les haies se développer naturellement autour des parcelles.
  • Conduire le raisin de table en T-Bord : cette technique de production a été inventée par Robert Bord , producteur de Chasselas, après la canicule de 2003 qui avait brûlé une partie de sa récolte.
  • Choisir des fournisseurs locaux : par exemple les piquets utilisés pour les clôtures et le palissage sont produits par une entreprise familiale et locale ( Scierie Avignon à St Martin d’Août).

Ce que nous allons faire :

  • Planter des haies diversifiées :si certaines de nos parcelles sont déjà bordées de haies ou forêts, d’autres doivent être protégées contre les effets du vent ou du soleil en période de canicule. Elles deviendront également un refuge (habitat et nourriture) pour les espèces sauvages. Nous sommes accompagnés par l’ADAF26 ( Association drômoise d’agroforesterie).

Ce que nous aimerions faire :

  • Continuer à favoriser la biodiversité en créant des mares dans les parcelles
  • Utiliser des portes greffes résistants à la sécheresse : nous avons commandé pour l’hiver 2020/2021 des amandiers et abricotiers greffés sur GF677 . Ce porte greffe, que nous avons déjà testé, permet de limiter l’irrigation sans baisse de rendement et de qualité.

Diversifier

Comment devenir plus résilient en diversifiant les sources de revenu ?

Ce que nous avons déjà fait :

  • Plantation d’amandiers et de noisetiers en 2010 (bio)
  • Plantations de raisin de table et de grenadiers en 2020 (bio)
  • Diversifier les espèces mais aussi les variétés : par exemple sur grenadiers nous avons planté Provence, Wonderful, Ermione et Acco.

Ce que nous allons faire :

  • Planter des pistachiers (bio) : une espèce rustique, peu exigeante en eau.
  • Planter des mandariniers Satsuma (bio) : cette espèce, originaire du Japon, est très résistante au froid pour un agrume. La récolte est précoce et limite donc le risque de gel sur fruit.
  • Créer un petit élevage de volailles fermières bio dans un verger de noyers en introduisant des races anciennes réputées pour leur rusticité et leur autonomie alimentaire ( Grise du Vercors, Noire de Janzé, Cou nu du Forez,…). Les poussins arriveront de la Ferme aux 1000 fruits à Maclas (42). Pour nous, l’intérêt est triple : consommation d’insectes ravageurs ( carpocapse) , apport de fumure et vente d’œufs.

Ce que nous aimerions faire :

  • Installer des poules dans d’autres vergers pour qu’elles puissent continuer à exercer leurs talents : consommation d’insectes ( mouche de la cerise, balanin du noisetier) et apport de fumure.
  • Tester d’autres races de poules rustiques : Landaise, Gauloise Dorée, Bourbourg,……
  • Continuer à planter des espèces méditerranéennes donc plus tolérantes à la chaleur et la sécheresse, toujours en agriculture biologique : des oliviers, defiguiers, des pacaniers, …

L’agroécologie et l’auto fertilité des sols

Comment devenir plus autonome tout en améliorant la fertilité des sols ?

Ce que nous avons déjà fait :

  • Introduire des animaux sur la ferme : depuis 2019 nous accueillons sur des parcelles les brebis de Rémy Estavil, éleveur en conversion vers l’agriculture biologique. Sur ces parcelles nous avons supprimé la mécanisation ( plus de broyage) et l’apport d’engrais organique du commerce.
  • Tester les couverts végétaux : c’est un des fondements de l’agroécologie. Le principe consiste à semer dans les vignes et vergers des plantes ( céréales à paille, légumineuses, crucifères,…) afin d’obtenir un maximum de masse végétale, riche en carbone. Les résidus des couverts permettent l’amélioration de la structure du sol mais aussi l’alimentation en azote des arbres grâce à la dégradation de la matière organique par des organismes vivants : carabes, vers de terre, champignons et bactéries.
  • Participer à des formations organisées par AgribioDrôme : la fertilité des sols en verger, les plantes bio-indicatrices, introduire des animaux dans les vergers,…

Ce que nous allons faire :

  • Tester des techniques de semis simplifié pour l’implantation des couverts végétaux dans les vergers pour éviter d’investir dans un nouveau matériel ( technique du semis à la volée sous mulch). Une première expérience a été concluante dans une parcelle d’abricotier en octobre 2020.
  • Intégrer le groupement d’achat local de semences bio paysannes d’AgribioDrôme afin d’utiliser des semences produites sur notre territoire.
  • Clôturer de nouvelles parcelles pour accueillir des brebis.
  • Continuer les formations : les couverts végétaux ( AgribioDrôme/Civam66), l’agroforesterie ( Alain Canet/ Arbres et paysages 32) et la physiologie de la vigne (Marceau Bourdarias/adaf26).

Ce que nous aimerions faire :

  • Introduire dans les vignes et vergers des arbres. Les effets sont multiples : production de carbone pour les sols, refuge et nourriture pour les espèces sauvages, meilleur circulation de l’eau et des éléments minéraux dans les parcelles, ombrage pour la vigne … Ces arbres seront conduits en “trogne” afin d’éviter la concurrence avec les espèces cultivées.

Pour conclure

Le modèle agricole de nos grand parents était vertueux mais peu productif. Celui de nos parents était productif mais délétère. Nous sommes convaincu que l’agroécologie nous permettra d’améliorer la fertilité des sols tout en favorisant la biodiversité.

Nous allons donc continuer à penser notre ferme, notre environnement, nos pratiques. Cette transformation se fera pas à pas en espérant, dans quelques années, passer le relais en douceur et transmettre à nos successeurs, quels qu’ils soient, un outil adapté, viable et durable.